Le 7 avril dernier, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) rendait publics les résultats d’un sondage portant sur le phénomène de la Cyberintimidation, trois ans après que le MELS ait annoncé un plan d’action de 17 millions de dollars visant à contrer la violence à l’école.

Selon le sondage de la CSQ, en février 2011, 40% des répondants ont affirmé connaître au moins une personne ayant été la cible de cyberintimidation. Ces données sont préoccupantes ! Invité à commenter ces résultats, Monsieur Jasmin Roy, président de la Fondation Jasmin Roy, affirmait : « Les gens sont démunis face au phénomène de la violence et les établissements scolaires ont un rôle d’éducation à jouer afin de sensibiliser les jeunes et les adultes à cette problématique ». En tant qu’observateur des médias sociaux et stratège Web, j’ajouterais au commentaire de Monsieur Roy que le rôle d’éducation que doivent jouer les établissements scolaires et les parents devrait aussi porter sur les médias sociaux, un phénomène social absolument incontournable lorsqu’on parle d’intimidation.

Je gagne ma vie en conseillant des entreprises qui veulent déployer les meilleures stratégies web possibles pour entretenir le dialogue avec leurs différents publics. De plus en plus, les entreprises intègrent les médias sociaux à leur routine quotidienne, à leur mode de gestion. Pourquoi ? Parce qu’elles accordent de l’importance à la relation client. Les clients sont dans les médias sociaux, nous y serons ! Les jeunes y sont, y sommes-nous ? Accordons-nous de l’importance à la relation éducateur-élève, à la relation parent-enfant ? Y a-t-il des adultes signifiants, des personnes repères et des responsables présentement sur le web ? Force est de constater que la présence des institutions scolaires et des parents laisse à désirer dans le vaste univers qu'est le Web. Les écoles peuvent aisément influencer le quotidien de leurs élèves et influencer leur perception des médias sociaux.

Les moyens à déployer pour y arriver ne sont pas insurmontables. Il suffit seulement d'ouvrir son esprit et de s'y mettre. N'est-ce pas là l'essence même de l'éducation ? Le web est un terrain fertile pour innover, pour dialoguer, pour partager, pour diffuser, pour découvrir et pour grandir. À mon humble avis de futur papa, une école devrait se permettre d'être sur les réseaux sociaux et de s'afficher ouvertement. Que ce soit par le biais d'un animateur de communauté web ou d'un groupe d'individus (des représentants étudiants par exemple), la présence web ne doit plus être un sujet relégué aux oubliettes. Qu'on se le dise, le Web social n'est pas plus une mode que l'arrivée du web ne l'était en 1998. Les idées de présence web ne manquent pas.

Une école aurait tout intérêt à se créer une page Facebook (le minimum requis) afin de participer aux échanges (être actif) et de créer du contenu web (être proactif). Créer du contenu peut-être aussi simple que de souligner l'accomplissement d'un groupe d'élèves pour leurs prouesses sportives ou leurs accomplissements académiques, d’initier des discussions sur les sujets d'actualité, de conscientiser les jeunes sur leur cyberlangage (les acronymes, les symboles), de démontrer l'impact de la diffusion virale d'une vidéo qu'elle soit amusante ou choquante. Le but de toutes ces actions est de capter l'attention du jeune, de créer un sentiment d'appartenance, de lui donner matière à réflexion, bref, d’éduquer. Bien évidemment tout ceci ne résoudra pas complètement le fléau de la cyberintimidation dans nos écoles. L'éducation web n'est pas seulement l'affaire de l'école ; les parents ont un rôle fondamental à jouer. Par contre, l'école québécoise a pour mission de préparer les enfants à la vie, à leur vie sociale… à la vie sur le Web aussi !