Permettez-moi de commencer en vous partageant une statistique qui m’est restée en tête depuis que je l’ai lue il y a quelques années :

DSQ

Tous les ans, 7000 Américains meurent d’une maladie bien singulière… l’écriture illisible de leurs médecins1 ! C’est à dire près d’une vingtaine de morts par jour chez nos voisins du Sud.

Bon, changeons de paragraphe pour vous laisser le temps de digérer la nouvelle.

J’ai donc deux solutions à vous proposer pour sauver des vies, aux États-Unis comme ailleurs :

  • Obliger tous les médecins à suivre des cours intensifs de calligraphie
  • Plonger à pieds joints dans le 21e siècle et informatiser les dossiers médicaux

Vous aurez compris que je privilégie la deuxième option, non seulement parce que je suis un technoptimiste assumé, mais aussi pour faire d’une pierre six coups : réduire les erreurs de nom de médicaments et de dosage, accélérer la transmission de l’information, répondre au fléau de la contrebande, prévenir l’abus, permettre aux pharmaciens et aux patients de gagner du temps, sauver des arbres…

Le Québec l’a baptisé le Dossier de santé du Québec (DSQ), et si vous vivez dans la grande région métropolitaine, vous recevrez (si ce n’est pas déjà fait) une lettre qui vous informe de son lancement. Vous pourrez y lire que le DSQ permet non seulement de produire et de transmettre des prescriptions électroniquement entre les différents professionnels de la santé, mais il inclut également les résultats d’examens, d’analyses de laboratoire et d’imagerie médicale.

Je sais que la question vous brûle les lèvres, alors allons-y : coût d’implantation du DSQ ? Plus de 520 millions $. Oui, c’est beaucoup, mais le travail de conception et d’implantation, qui a commencé il y a plus de 5 ans, est colossal et les défis sont nombreux. À ce sujet, je vous invite à lire ce rapport du Vérificateur général du Québec.

Autre paramètre qui met du plomb dans l’aile : les pharmaciens propriétaires refusent de collaborer au projet tant qu’une entente à propos de la loi 41 ne sera pas signée. Les pharmacies étant au coeur du projet du DSQ, cela pourrait ralentir le déploiement du projet.

Le futur n’est donc pas rose bonbon pour le DSQ, mais il ne faut pas se laisser abattre par l’ampleur du projet. Le domaine de la santé doit adopter les technologies de l’information, si ce n’est que pour sauver les victimes de la mauvaise calligraphie des médecins !

Pour plus d’information à propos du Dossier de santé du Québec, visitez le www.dossierdesante.gouv.qc.ca.

 

1 http://www.time.com/time/health/article/0,8599,1578074,00.html