À la fin du mois d’octobre, Amazon annonçait la mise en marché de son Kindle Fire, une tablette tactile avec un écran de 7 pouces, un système d’exploitation Androïd et un prix (199 $) bien en deçà des iPad, Galaxy Tab et HTC Flyer/JetStream de ce monde. Mais… est-ce une tablette ?

La question se pose, car si vous comptez vous précipiter au magasin (ou plutôt sur le site d’Amazon) pour mettre la main sur ce nouveau joujou technologique, sachez d’abord que vous n’aurez pas droit à la caméra intégrée, au micro, à la connexion 3G ou Bluetooth, au GPS et aux capteurs habituels (accéléromètre, compas, gyroscope et détecteur de lumière ambiante). Qu’est-ce que cela signifie pour le commun des mortels ? Eh bien, toutes les applications mobiles qui nécessitent l’un ou l’autre de ces éléments ne pourront pas fonctionner sur Kindle Fire. Il faut donc oublier Skype, Instagram et tous les jeux qui nécessitent les capteurs mentionnés plus tôt. Notons également que le système d’exploitation utilisé n’est pas la version la plus récente, HoneyComb (3.2), mais plutôt une version Gingerbread (2.3) à la sauce Amazon, moins évoluée, qui supporte moins d’applications et qui ne possède pas les améliorations de performance et d’ergonomie développées par Androïd spécifiquement pour le marché des tablettes. Je vais m’en tenir à cela pour la critique négative, sinon vous allez croire que je suis commandité par Apple, Samsung et HTC.

Le Kindle Fire n’a pas que des défauts, loin de là. Tout d’abord, il intègre Flash, ce qui lui permet d’afficher une plus grande quantité de sites web si on compare au iPad. De plus, la très haute résolution de l’écran est intéressante lorsqu’on veut utiliser l’appareil pour regarder des films, la télévision en streaming ou un album photo. Finalement, et il s’agit à mon avis de l’avantage le plus important, le Kindle Fire est optimisé pour le téléchargement à partir de la plateforme d’Amazon. Et là, on ne parle pas seulement des ebooks, mais aussi des films, de la musique et des “apps”. Les adeptes de la lecture sur format numérique pourront donc se réjouir, car leur « livre interactif » prend enfin vie et permet bien plus que la lecture de caractères noirs sur fond blanc et une navigation par boutons nullement intuitive.

À première vue, le Kindle Fire ne s’adresse pas aux utilisateurs de tablettes, mais plutôt aux amateurs d’ebooks et les cinéphiles de tous les âges. Est-ce que ce sera suffisant pour bouleverser le paysage technologique actuel, plus spécifiquement celui de la mobilité ? Difficile à dire... N’oublions pas qu’il y a quelque temps à peine, personne n’avait « besoin » d’une tablette numérique, car le produit n’existait tout simplement pas. En 2011, on prévoit 63 millions de tablettes vendues, et une augmentation marquée devrait suivre dans les prochaines années. Peut-être que le Kindle Fire, plutôt que d’empiéter sur le marché des tablettes, créera son propre marché ? La réponse dans quelques mois, quand cet hybride entre la tablette, l’ebook et l’iPod aura fait sa place dans la jungle technologique de demain.

Le Kindle Fire d’Amazon sera en vente aux États-Unis à partir du 15 novembre prochain. La date du lancement au Canada n’a pas encore été dévoilée.