En tant que designers, ce qui nous inspire ne s’arrête pas aux limites du vaste monde des interwebs. Ce qui nous inspire est partout. Pour rendre l’utile à l’agréable, la créa a été prendre une petite marche jusqu’à la galerie dhc art, question de profiter d’un des derniers hits de la biennale internationale d’art numérique. J’ai adoré ça !

Photo : Ryoji Ikeda

 

L’espace présente, à travers deux édifices, les séries systematics et datamatics de l’artiste japonais Ryoji Ikeda. À la fois plasticien et compositeur de musique électronique, Ikeda nous illustre sa vision esthétique du savoir encodé. Il nous permet de voir ce qui ne se voit pas, en orchestrant à l’aide d’images, de son, de matière et de mouvement, toute la dimension mathématique et les données qui se cachent derrière ce qui nous entoure. À quoi ressemble le temps ? C’est le genre de questions auxquelles il veut répondre à travers sa démarche.

Systematics
Le premier bâtiment abrite une série d’ouvres encadrées, de sculptures et de boîtes lumineuses qui offrent, à distance raisonnable, un aspect minimaliste à souhait. Quand on s’approche, un univers tout à fait différent fait surface : sous la loupe, on voit se chevaucher tangentes, points, chiffres et symboles dans un chaos mystérieusement ordonné. Quelle drôle de sensation, quand l’infiniment petit vous donne le vertige !

Datamatics
Dans la deuxième partie de l’expo, c’est nous qui nous sentons minuscules. Au milieu de ce concert audiovisuel, on a l’impression d’être dans l’espace, submergé par un flot d’informations hypnotique. Une atmosphère sonore composée de bips, de clicks frénétiques et de bruits sourds amplifie la démesure que les visuels jettent en saccades sur l’écran géant. C’est trash! On a du mal à croire qu’il y a derrière chaque pixel une formule complexe.

Une fois sortie de cette drôle de voie lactée, cherchant encore mes repères dans le monde tangible, j’ai tenté de visualiser l’ampleur de ce tissu de connaissances invisibles. Du microscopique à l’infini, en décortiquant chaque chose à sa plus simple expression et en la représentant graphiquement, dans combien d’années lumière pensez-vous qu’on en verrait
le bout ?

Difficile de dire si on en ressort inspiré ou tout simplement confus. Une chose que nous rappelle l’expérience, c’est que pour se dépasser en création, il faut savoir transformer sa perception et remettre en question ses perspectives… À partir de là, on peut enfin trouver la beauté dans les dédales de l’improbable.

Pour les intéressés, l’exposition est gratuite et se poursuit à la galerie dhc art jusqu’au 18 novembre 2012


data.tron [8k enhanced version] par Ryoji Ikeda / photo : Liz Hingley - tirée du site www.ryojiikeda.com

 


data.tron [3 SXGA+ version] par Ryoji Ikeda / photo : Ryuichi Maruo - tirée du site www.ryojiikeda.com

 


data.tron par Ryoji Ikeda / photo : Ryuichi Maruo - tirée du site www.ryojiikeda.com

 


data.matrix [nº1-10] par Ryoji Ikeda / photo : Ryuichi Maruo - tirée du site www.ryojiikeda.com